Ivar fait parti de ces béornides ayant vécu à Harad, lorsque son groupe avait fuit en espérant trouver une terre plus clémente où vivre, une Terre où être libre. Ce ne fût pas vraiment ce qu'ils avaient recherchés mais une fois arrivée à Harad, plus question de faire marche arrière. C'est en Harad qu'Ivar naissait, dans un désert aride, où le soleil tapait constamment, où même la nuit n'était pas assez fraîche. Mais étant né là, il s'y était fait. Ils se nourrissaient tous de pêche, se rendant souvent près des côtes lorsqu'ils n'étaient pas occupés à trouver de l'eau à boire. Leur vie se résumait à ça, trouver de quoi manger et de quoi boire, en exil, loin des civilisations dites "normales". C'est vers ses 12 ans que son clan a été attaqué, qu'il aura du se cacher dans les dunes après la mort de ses parents, courant le plus loin possible, par chance, il était à douze ans déjà bien massif et faisait déjà 1m75, cette chose au moins jouait en sa faveur, il réussit à fuir au loin, toujours plus loin de toute civilisation pendant des heures, des jours, des semaines. Se nourrir de petits animaux, insecte vivant là, jusqu'à finalement trouver un campement abandonner près d'un oasis. Il restera là quelque mois, pour reprendre des forces et surtout, se repérer pour savoir où aller. Il était seul, au bout d'Harad, dans un désert aride.

Il grandissait seul suite à ces événements, se nourrissant du peu qu'il trouvait alors qu'il avait besoin de plus, cela ne l'empêchait pas d'atteindre les 2m50 à ses 20 ans et de peser un poids conséquent, à force de courir il devenait une masse de muscle, un homme peu commode. Des cicatrices ça et là, des cheveux long de jais qu'il n'avait jamais coupés, des sourcils broussailleux et un langage peu développé - manque de contact oblige. Il fallait faire quelque chose, venger sa famille, l'idée ne lui avait jamais échappé. Tuer, il savait faire, le moindre humain qu'il croisait, finissait par manger les pissenlits par la racine, il n'avait aucune pitié. En le voyant, on ne pouvait que deviner son espèce : des sourcils épais, des cheveux noirs, des bras énormes, une taille qui dépasse la normalité chez les humains, une masse musculaire plus qu'impressionnante, une voix rauque avec un accent rude, et un regard qui en disait long sur sa nature animal. Ivar était un ours brun, un grand combattant, fier, qui ne faisait pas dans la dentelle, car il avait grandit ainsi, dans la violence et la barbarie.

C'est par les oiseaux qui migraient par le sud, là où il se trouvait, pas loin d'Osgiliath - la ville la plus proche de lui à cet instant, bien qu'assez loin pour éviter tout contact humain - qu'il apprenait ce qu'il se passait. Les oiseaux lui avouaient tout : il restait des béornides, peu mais il en restait et une femme tenait le clan, elle avait réunie tous les béornides et les avait planqué dans une immense forêt impénétrable du Rhovanion. Eryn Lasgalen. Il ne connaissait pas cette forêt, à vrai dire, il n'avait même jamais été autre part que le désert d'Harad, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre. Alors il fit totalement confiance en ces oiseaux migrateurs et se dirigeait vers le Nord, dans une tenue peu adéquat, une peau de bête, pas de haut, il se dirigeait vers le Nord et ce périple lui prit des années. Une femme gouvernait les béornides, elle leur avait crée un refuge. Sur sa route, il rencontrait des humains, et ceux-ci terminait la gorge tranchée, les organes sortis, et finalement, dans le feu. Des feus toujours plus grand sur son passage, et si grand et fort soit-il, il récoltait de jolies et nouvelles cicatrices jusqu'à son arrivée à la fameuse forêt.

Par chance, il tombait sur Imrae alors qu'il était à bout de force, affamé, blessé, mais par dessus tout fatigué. Même un si grand ours avait ses limites, si triste ce soit à dire, il avait ses limites. Il n'était pas invincible, il commençait à bien le comprendre. Pourtant, il y avait plus de nourriture ici, plus d'eau, il n'avait jamais tant mangé et bu qu'ici, jusqu'à arriver près des forêts où il devait sans cesse se cacher pour éviter les hommes.

Imrae l'avait ramené à son camp alors qu'il était à moitié conscient, avait pris soin de lui en voyant ce qu'il était, elle l'avait soignée et remis sur pattes. Il se rendait compte alors de ce qu'il avait manqué toutes ses années, à présent il vivait dans une cabane, chose qu'il n'avait encore jamais connu, un toit sous sa tête. Tous ces changements étaient perturbants mais Imrae lui avait laissé le temps de s'y faire. Il prenait quelque semaines après compte des nouvelles, de la situation, des événements : ce qu'il se passait, la guerre, la menace permanente, l'alliance avec les elfes et l'alliance avec les nains, la protection des elfes dans cette forêt, la prudence dont ils devaient sans cesse faire preuve.

En premiers lieux, il ne s'entendait pas avec tout le monde, il était sauvage, brutal, peu commode, revêche, il ne parlait pratiquement jamais et lorsqu'il parlait, son accent était si rude que les gens l'évitaient de peur qu'il soit constamment énervé. Mais cela ne rebutait pas Imrae, qui prenait chacun comme il venait, peu à peu il remarquait pourquoi c'était une femme en tête de ce groupe, elle avait un fort caractère mais restait proche de chacun, il avait peu à peu l'impression de retrouver une famille, une nouvelle famille. Elle mettait du coeur à l'ouvrage en essayant de l'intégrer, de l'aider à ce qu'il se fasses aux lieux et aux gens, il avait passé tellement de temps seul qu'il ne pouvait pas se faire à autant de personnes d'un coup.

Mais il s'y faisait, il n'avait pas d'autres choix, après avoir remarqué qu'il était plus aisé de vivre ici en communauté : plus facile de manger, dormir sur ses deux oreilles, boire, il se forçait à se faire à la présence des autres. Celle d'Imrae était la plus simple à se faire, parce qu'elle n'était pas si différence de lui : sauvage, têtue, barbare, elle lui rappelait presque sa mère, des souvenirs qu'il avait d'elle. Son premier raid, lorsqu'il se sentait enfin prêt, se faisait quelque semaines après son arrivée. Raid de quoi ? Il fallait sortir pour aller chez les nains, pour le commerce. Et cela ne pouvait pas se faire à une seule personne, ils auraient été sûrs que cette personne ne reviendrait jamais. Il fallait apprendre directement à Ivar sur le terrain, alors il apprenait directement sur le tas ce qu'était la vie de béornides dans le Rhovanion, c'était encore moins joyeux qu'à Harad. Ils étaient sous forme humaine, si Imrae aurait pu passée inaperçue malgré ses 2m30, lui, ne pouvait pas. Même si Imrae lui avait donné des vêtements pour cacher ses tatouages, même s'il aurait pu ressembler à un nain s'étant presque noyé dans l'eau de la forêt de Fangorn, il se remarquait bien trop. Imrae l'avait compris, lui, pas encore. Sa taille pouvait poser problème, comment pouvaient-ils passer inaperçu avec pareil géant ? Il était plus grand que tous ci-présent, plus massifs, avec un visage plus dur et agressif que les autres. Le voyage ne se passait donc pas sans encombre même en essayant d'éviter tous les villages humains, ils grouillaient, il y en avait beaucoup sur les routes, même lorsqu'ils évitaient les routes ils en croisaient. Il se montrait très utile ce jour là, Imrae prit conscience qu'au final, sa taille pouvait aussi jouer en leur faveur, il ne rigolait pas lorsqu'il se battait, une machine à tuer. Même si elle était habituée à se battre, même si elle se battait bien : il excellait en la matière. Elle le vit d'un autre oeil à partir de ce jour.

Le séjour chez les nains c'était bien passé, il n'avait jamais goûté à la bière avant ce jour mais il avait adoré et il en avait probablement bu des litres, ils étaient restés là bas quelque jours avant de repartir dans leur forêt avec des armes et des vivres, ils pouvaient compter sur les nains pour les armes, ça c'était sûr. L'entente se fit cordiale entre les nains et lui, ils avaient du caractères et ils s'entendaient tous très bien dès le départ, des discussions très virils, des bourrades bien virils, il gardait bons souvenirs de ce séjour. Mais il fallait repartir et même après ça, il préférait suivre la dame à rester ici. Il ne sentait pas qu'il avait une dette envers elle mais il avait envie de l'aider, il était venu pour ça au départ et il avait eu raison.

Au bout de quelque années, il franchissait le pas : il lui demandait à être son second, à la remplacer lorsqu'elle était absente parce que chez les elfes ou en mission de son côté, il lui demandait à l'aider officiellement, un titre qu'il désirait avoir... Mais elle lui refusait. Même après des années de présence elle n'arrivait pas à lui faire entièrement confiance.. Mais il ne perdait pas espoir, il commençait à bien la connaître alors il se laissait prendre au jeu, prenant son refus comme un défi. Il lui rapportait les corps morts de soldats s'approchant trop près de la forêt, il se débarrassait des hommes qui s'approchaient trop près d'elle, il se fit même à devoir aider les animaux pour lesquels elle avait grande affection. Tout se tournait en petit jeu, en défi, rien de bien méchant, mais il appréciait ce qu'il faisait et ce qu'il découvrait.

Il lui devenait loyal, honnête, obéissant même, sans jamais remettre sa parole en doute, à croire qu'il buvait ses paroles quoi qu'elle dise. Et même si ça n'était pas encore son rôle, si quelque remettait sa parole en doute, il remettait cette personne à sa place, autant dire qu'elle garderait longtemps sa place de meneuse, car il remettait toujours les gens dans le droit chemin. Mais Ivar n'était pas réellement un meneur, il n'avait pas l'intelligence pour mener une armée ou un clan, il avait l'intelligence de suivre les ordres ou de savoir qui tuer, et quand. S'il avait conscience qu'Imrae pouvait engager comme bras droit quelqu'un qu'elle connaissait depuis plus longtemps, il voulait cette place. Et c'est grâce à cette détermination que quelque années après, elle lui accordait ce poste. Parce qu'ils avaient fini par avoir une confiance aveugle l'un envers l'autre, à force de temps, de patience et des faits qui étaient pour tout deux mieux que des paroles.

A 39 ans, il ne cachait plus son désir envers Imrae. Il ne voulait pas son poste, il la voulait juste elle, même conscient que cela pouvait être le cas d'autres, il ne se privait jamais de la charmer, à 39 ans il était conscient qu'il ne trouverait jamais plus pareil attache, qu'il ne trouverait jamais quelqu'un d'autre comme elle. Il était franc, même dans ses paroles il était sans tact, brutal. Il ne lui avait pas caché, que ce soit avec les intentions que les mots. Il aimait le caractère qu'elle avait, ce qu'elle représentait, et la chance qu'elle avait laissé à tous ces béornides chassés, massacrés. Ils ne sont pas encore ensemble, ils se cherchent plus qu'autre chose pour l'instant mais peut-être que cela changerait un jour. Les seuls fois où ils se quittent, c'est lorsqu'elle se rend chez les elfes, et lui chez les nains pour des missions.

Il est revenu d'Harad après avoir appris ce qu'Imrae faisait, il ne s'est pas posé plusieurs fois la question avant de la rejoindre dans le Rhovanion. Il a d'abord trouvé étrange que ce soit une femme à la tête des béornides mais il s'y est vite fait. Etant plus grand et fort que ceux sous ses ordres, il s'est vite proposé pour l'aider dans ses taches, mais n'ayant pas encore confiance en lui, elle aura préféré le faire ramer : il s'est vite pris au jeu pour tenter de dépasser ses espérances. Il se sera montré très patient et aura tué bien des hommes pour lui rendre service et cela aura au moins réussi à faire plaisir à la leader. Ce qu'il voulait, était simple et elle le savait, l'aider à se débarrasser des gens contre eux au plus vite, essayer de vivre libre. Une confiance aveugle au fil du temps s'instaurer entre eux, se rendant des services et se poussant l'un l'autre à aller toujours plus loin au nom de leur liberté. Deux sangs purs, deux rangs haut placé, une fois qu'elle lui a accordé le droit d'être son second les choses auront de nouveau évolués, pour lui et surtout entre eux. Une relation particulière en soit, une amitié inébranlable, une confiance aveugle, une entente en tout point, tout deux prêt à tuer si on se met en travers de leur route... Quelque flirts, avec toute la "douceur" et le "tact" des ours.

Entre personnes chassées, une petite entraide n'est jamais de trop. Pendant qu'Imrae s'occupe des elfes, lui est chargé de s'occuper des nains : et il faut dire que l'entente est plutôt cordiale. Ivar a su être un bon meneur en parlant avec les nains et en les ralliant à leur cause. Ainsi, ils s'entraident comme ils le peuvent, lorsqu'il faut éliminer des ennemis commun ou faire des échanges simple, Ivar ne compte plus les cuites qu'il aura prise chez les nains ! Autant dire que les deux peuples sont en très, très bon termes.